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dimanche 29 août 2010

Welcome to Boston!

Il est à peine plus de minuit dans le Massachusetts, mais mon organisme épuisé admettrait davantage les 06h09 affichées par mon ordinateur (que je n'ai toujours pas mis au goût de l'heure locale). Après 7h de vol rendues sympathiques par la conversation du chef de cabine, ex-essuyeur d'échec à l'entrée de SciencesPo, et une nuit de sommeil sans rêve dans un lit des plus confortables dans un hôtel de Cambridge, je me suis levée aux aurores (décalage horaire oblige) avec une pêche d'enfer. Qui ne m'a pas quittée de toute la journée. Mais qui commence à sérieusement retomber. Je vais donc faire une rapide revue des découvertes du jour qui me viennent automatiquement et sans trop d'effort à l'esprit:

A Boston, les gens courent. Tout le temps. Le matin à 9h, le midi à midi, l'après-midi à 15h, le soir à 20h, et il semblerait que même la nuit, prendre ses baskets pour un petit footing sur les coups de 3h n'est pas inhabituel. Il faut dire que le cadre s'y prête particulièrement:



Le bâtiment qu'on aperçoit derrière les arbres, c'est Baker House. J'y habite au troisième étage. Donc en trois escaliers je suis sur les berges de Charles River et je peux courir au rythme des canoës qui fendent les flots.

Le MIT n'est pas qu'un repère de geeks.



Bon ok, un peu quand même. Moi-même j'en fais déjà les frais: je me suis surprise à googler le Stoke's theroem après avoir parlé intégrale avec Emily (voir plus loin qui est Emily). Et effectivement, leurs maths ne sont probablement pas ceux de Jussieu...
Mais le MIT, c'est aussi une véritable industrie a) du sport: courts de tennis, terrain de foot, piste d'athlétisme, salle de fitness, piscine... sont à portée de main de n'importe quelle résidence (ou dormitory). b) de la fête: pendant les deux semaines d'intégration à venir, des soirées sont organisées en permanence. En ce moment même, une brochette de freshmen fraîchement arrivés et chaudement déchaînés enflamment la piste de danse sur mon toit et je fredonne du David Guetta, Nelly Furtado ou Lady Gaga depuis le début de cet article. La particularité de ces soirées est qu'elles sont sans alcool, c'est la politique du MIT: alcohol-free pendant deux semaines, au point que chaque frat désigne un de ses membres pour inspecter les autres frat et vérifier que l'alcool a bien été caché dans des salles de bain reculées ou placards à balais inutilisés. Période d'intégration achevée, les lois de la jungle étudiante reprennent leurs lois, les frat parties redeviennent ce pour quoi elles sont faites, et la navette gratuite qui sillonne Boston et Cambridge (ainsi que l'ambulance MIT voire la police MIT) pour ramener les étudiants (en état d'ivresse incontrôlable et/ou perdus dans la ville) au bercail, reprend du service! Après tout, c'est la règle n°1 des MIT Housing policies: make sure that your children are in a bed at night. (whose bed? it doesn't really matter...) c) de la consommation: TOUT est achetable dans un rayon de 50m maximum. La supérette du student center ouverte 24h/24 vend des fruits frais et des hamburgers à réchauffer comme des cintres (méfiants ou non, haha) ou des cahiers à spirale.

Certaines choses sont absurdes. Comme ce groupe de jeunes filles en robe de soirée sautant à la perche devant leurs copains jouant du jazz habillés comme des pingouins, le tout sous un magnifique coucher de soleil. Ou le fait que tout le monde, du vendeur de matériel informatique à la réceptionniste, soit ton/ta meilleur/e pote et s'inquiète automatiquement, mais toujours avec une naïve sincérité presque crédible, de savoir How are you today?. Ou la manière dont Emily, ma buddy d'adoption qui n'en est pas une mais qui remplit ce rôle à merveille (god bless her!) me présente à tous ses camarades de campus (c'est à dire la quasi totalité des non-freshmen). This is Caroline. She's my friend. She's an exchange student. (regard éberlué de l'interlocuteur. Les "kind of exchange-abroad-program-or-whatever ne sont définitivement pas la spécialité du MIT) She's French. That's why she's my friend. (oui parce qu'Emily parle parfaitement notre langue bien-aimée, maman française oblige). Ou encore ces grands bâtiments un peu monumentaux, dédiés à la Christian Science. Parce qu'à Boston, foyer de l'intelligentsia nord-américaine et coeur historique du progrès vers l'émancipation (socio-politique, économique, technologique), même la foi se rationalise.






En somme, je pense que je vais aimer vivre ici. Quand j'aurai réalisé que je ne suis pas juste là pour passer quelques jours de vacances, guide du routard sous le bras et appareil photo en poche.

1 commentaire:

  1. Bien joué pour le a) b) c), petite! Il faut continuer de crier haut et fort que tu es de Sciences Pô.

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