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mardi 3 mai 2011

3A, quand tu nous (re)tiens...

Dans exactement deux semaines, j'en aurai fini avec mon (seul et unique) dernier final, et n'aurai plus qu'à remballer les deux valises avec lesquelles je suis arrivée il y a à peine plus de neuf mois. Je refuse de me lancer dans un bilan exhaustif de cette année à l'étranger, car cela voudrait dire qu'elle est déjà terminée. En revanche, je peux résumer ici pourquoi ce semestre est tellement différent, et dans une certaine mesure tellement mieux que le premier:
- mes deux cours d'économie sont enseignés par des potentiels prix Nobel à venir, passionnés et passionnants
- je sais maintenant d'où sortent les tableaux d'interminables coefficients et la signification des régressions utilisées pour évaluer l'impact d'expériences randomisées peuplant les papers d'éco, ainsi que les raisons pour lesquelles la physique quantique postule l'existence d'un univers incertain
- je suis partie à Mexico City avec Richard & Berkeley Team pour Spring Break, et c'était juste parfait
- Le Pennec junior est venu passer une semaine sur la côte est, et c'était aussi juste parfait
- les Le Pennec seniors sont venus passer quatre jours à Boston, et c'était également juste parfait
- j'ai arrêté de fréquenter trop de français, et ai découvert que certains undergrad internationaux pouvaient eux aussi être dignes d'intérêt; mieux, j'ai découvert que certains undergrad américains (en fait, un), pouvaient également être dignes d'intérêt
- fréquenter des undergrad = faire beaucoup plus la fête, et de manière souvent plus fun
- j'ai finalement trouvé l'endroit où j'aurais dû habiter pour maximiser l'utilité de cette année, et prévois d'y déménager pour profiter de mes dernières journées

Il semblerait bien que, contrairement à ce que les premières expériences de l'année laissaient présager, quitter le MIT va être plus dur que prévu. Une rapide analyse comparative donne un résultat sans appel:
Raisons pour lesquelles je ne veux pas rentrer:
Les tableaux à trois couches coulissantes vont me manquer.
Courir le long de la Charles River va me manquer.
Les weekends à New York et le bus chinois vont me manquer.
Les vendredis soirs à Number 6 vont me manquer.
Les bagels de 4h du mat' vont me manquer.
Le sommeil (involontairement) polyphasique va me manquer.
Une partie significative de la population russophone du MIT va probablement me manquer.
Une partie significative de la population britannique du MIT va définitivement me manquer.
Et puis, peut-être que Boston va quand même un peu me manquer.

Raisons pour lesquelles je veux rentrer:
Paris me manque.
Une partie significative de mes amis français me manque.
Aller à Polytechnique tous les matins va être choupi chouette.
Habiter avec Justine va être ultra choupi chouette.

8.5/4 = victoire au MIT.

dimanche 30 janvier 2011

Conquête de l'ouest à la française

Après de longues semaines, si ce n’est de longs mois, d’absence journalistique, me voilà back to business sur ce blog pas toujours très actif. C’est que ce retour semble s’imposer, après un périple de trois semaines à travers les Etats-Unis. Car ça y’est, j’ai enfin découvert l’un des intérêts premiers de la troisième année : voyager. Et cette expérience rentre déjà dans la catégorie des souvenirs inoubliables. Je vais tâcher d’en saisir les moments les plus représentatifs afin d’en brosser un portrait synthétique aussi peu rébarbatif que possible.

Donc, après de délicieuses vacances en France, un merveilleux Noël en famille, de chouettes soirées avec les vieux amis, des retrouvailles émouvantes avec Paris (ainsi que tonton, tatie et Chloé chérie), je suis revenue au pays des geeks le 6 janvier. A peine le temps de voir Boston sous la neige et de dire au revoir à la tribu des Mines que je ne reverrai plus avant bien longtemps hélas, puis me voilà dans un nouvel avion pour la découverte du rêve américain et la grande chevauchée aérienne toujours plus à l’ouest.

Chapitre premier : la ville de Rocky. Trois jours à arpenter les rues de Philadelphie en compagnie de Vincent, ex-camarade de classe sciencepiste, et de son charmant coloc anglais. Trois jours plongés au cœur de l’histoire constitutionnelle des USA et surtout, sensibilité de castor oblige (castor = mascotte du MIT), des vestiges du bouillonnement intellectuel qui a secoué la ville lors des révolutions scientifiques du 18ème siècle, encouragées par les ballons à air de Benjamin Franklin et la fascination pour les grands bâtisseurs de l’humanité dont l’épitome serait le déroutant temple maçonnique étonnamment ouvert au public. Instant de grâce au sommet du City Hall, dans le vent glacial de l’hiver nord-américain : bienvenue en Pennsylvanie.



Intermède : expédition aventureuse dans New York, sans portable ni autre moyen de communication, pour prouver au monde entier la précision de mon sens de l’orientation. Et la sympathie des habitants de Brooklyn, en plus de l’efficacité des iphones, sans qui je n’aurai jamais trouvé Céline’s place, ni le fois gras et le boursin accompagnés de vin alsacien qui m’y attendaient.

Chapitre second : retour en France, du moins à deux siècles près. J’en veux terriblement à notre empereur préféré de s’être lancé à corps perdu dans des guerres inefficaces pour la domination de l’Europe, quand cela ne lui a valu que de finir mangé par des baleines à Sainte Hélène, alors qu’il aurait pu garder l’argent du Trésor public et éviter de vendre la bien-aimée Louisianne. New Orleans est une ville effarante, où le temps semble s’écouler plus lentement qu’ailleurs, mais où l’excitation continuelle des rues électrisées par la musique porte vos pas à une cadence effrénée. Il n’y a qu’à se laisser rouler de bars de jazz en bars de jazz, au gré des refoulements (quand on n’a pas 21 ans), des rencontres insolites, de l’odeur des beignets, des maisons coloniales aux colonnes antiques, des galeries d’art et des vieux cable car. Ces quatre nuits, au milieu des hippies, des ploucs australiens, des danseurs de swing et des strip teaseuses coréennes, furent magiques.



Chapitre troisième : Kenza, Céline et moi, satisfaites de la finesse de notre équipe, poursuivons notre périple dans la profondeur du pays. Nous aurions pu nous réfugier dans un hôtel de Memphis pour y rendre hommage à Elvis, mais n’ayant pas raté notre correspondance, notre prochaine étape fut Denver, Colorado. L’accueil du climat, visiblement mécontent de notre arrivée, fut aussi froid que celui de nos adorables compagnons parisiens expatriés fut chaleureux. Ce séjour fut surtout l’occasion de faire enfin l’expérience d’un véritable campus américain. Car c’est un fait : le MIT n’en est pas un. Il faut avoir marché dans Boulder, croisé des mecs en shorts/tongs par des températures négatives, tenu des conversations de trois phrases (toutes identiques) avec des undergrad identiquement stupides, et surtout bu de la bière ultra légère à même le fût dans une frat party autenthique (sans oublier de voler leurs cups en plastique et d’enflammer la piste de danse sur Moi Lolita avant de se faire chasser par des propriétaires en colère), pour enfin comprendre ce qu’est la vie de l’étudiant américain moyen: une série télé de mauvaise qualité réunissant l’ensemble des clichés, ni plus ni moins. Heureusement, la rencontre plus élaborée avec quelques grad students permet de nuancer ce désolant constat, et de dresser une conclusion plus optimiste : les enfants d’Uncle Sam mettent juste un plus de temps à développer leur maturité que leurs homologues européens.



Chapitre quatrième : après ces quelques jours de folle distraction, de fête endiablée et de randonnée dans la montagne (euh… en fait de sieste sur le canapé), je dus quitter mes deux adorables compères dans de déchirants adieux pour m’envoler une dernière fois, direction la ville des brumes tièdes où l’on porte des fleurs dans ses cheveux et où il fait meilleur en janvier qu’en juillet. Grâce à l’hospitalité sans égale d’Emily chérie et de sa super family, j’y ai passé une ultime semaine de vacances comme je n’aurais pu en rêver. Entre des séances shopping très fructueuses, des visites guidées dignes des meilleurs circuits touristiques, des traversées de la campagne californienne à vous laisser muet d’émerveillement, de délicieuses promenades avec notre Richard préféré dans Berkeley, Mission District, Castro et j’en passe, ainsi que des repas en famille au doux parfum français, mon lointain souvenir de San Francisco fut ranimé dans toute son intensité.



Epilogue : c’est au siège 19B d’un vol Virgin America SF/Boston que s’achève ce chouette voyage, et comme pour boucler la boucle, mon voisin m’a salué d’un « Hello, beaver » en voyant mon inséparable sweet MIT, puis m’a expliqué qu’il préférait largement la Californie au froid de Cambridge et Harvard dont il est diplômé, qu’il adorait la France pour y avoir passer sa lune de miel, et qu’il rendait visite à son fils, postdoc en neurosciences dans mon université adorée, avant que celui-ci ne déménage à Boulder. Le monde est bien petit.

Et me voilà résolue à retrouver la neige, ma vue sur la Charles River, et surtout, les cours. Ces trois semaines n’auront pas seulement éclairé ma connaissance du territoire américain et révélé son incroyable diversité, elles m’auront aussi rappelé à quel point je suis intrinsèquement et irrémédiablement, dans la profondeur de toutes mes fibres sensibles, une SciencesPo, une vraie. Apprendre le « comment », c’est bien, mais réfléchir au « pourquoi », c’est encore mieux. Donc bye bye multivariable calculus, je change mes plans du second semestre et opte pour de la philosophie de la mécanique quantique. Et je commence à affiner sérieusement mes projets d’avenir en croisant les doigts aussi forts que faire se peut pour que les génies de Polytechnique réalisent à quel point Richard et moi sommes des leaders naturels indispensables à la marche de l’avenir.

vendredi 17 décembre 2010

Road trip



Départ de Buenos Aires: 17 décembre

Première étape: el Nord Ouest de l'Argentine
Tucuman, Salta, Jujuy, les Salinas Grandes (désert de sel)...

Deuxième étape: Bolivia
Uyuni, Potosi, Sucre, Vallegrande (Tombe du Che), Challapata, Oruro, La Paz, Lago Titicaca (Copacabana, Isla del Sol)

Troisième étape: Pérou
Lago Titicaca, Puno, Cuzco, Machu Pichu, Ica, Hacachina (Reserva Nacional de Paracas), Nazca, Salinas Aguada Blanca, Arequipa, Tacna

3 jours sans interruption de bus (Pérou => Buenos Aires)

Quatrième étape: el Sur
Neuquen, San Martin de los Andes, Bariloche, El Bolson (village hippi), Perito Moreno, Calafate, (Parque en el Sur de Chile), Ushuaia, Puerto Madryn.

Retour prévu à Buenos Aires: 5 mars

Un Techo para mi pais



http://www.untechoparamipais.org/english/

Article plus détaillé prévu pour Mars. En attendant, cliquez sur le lien (désolée)


jeudi 16 décembre 2010

La Untref

Beaucoup de voyages, de soirées et de rencontres... Mais dans tout ça, il y a quand même la fac!

Je râlais un peu au départ car il faut prendre le train et ça n'est pas tout près (c'est sur qu'on peu difficilement faire plus près que la ligne 10 à la Motte Piquet...) Mais, au final, prendre le train c'est très drôle!

La station de train: rétiro. Un espèce d'entrepôt au début de la Autopista del Sur, entre le Correo Argentino, les Migraciones, et la Villa 31 (énorme bidonville très polémique puisque juste situé à côté de Recoleta, l'un des quartiers les plus riches de Bs As). Je saute du bus, traverse les marchands de bibelots, la fumée de Choripans qui cuisent au rythme de la Cumbia, les kiosco, les hommes d'affaires et les cartoneros... Tout ça donne une mélange plein de couleurs!






Le train: Les portes restent ouvertes, on peut voyager assis sur les marches pour monter, marcher sur les rails pour changer de wagons et faire ses courses pour 2 pesos (chaussettes, alfajores, journaux, lampe de poche, etc. On trouve de tout!). Quand il y a trop de monde, beaucoup s'assoit sur le toit ou entre les wagon! Bien entendu, lorsque les filles jouent les aventurières, le garde nous rappelle à l'ordre et nous sommes obligées à rester dedans! Machistes!




Le train traverse tout Bs As: on passe d'une villa à un quartier pavillonnaire, voir Country (quartier hyper sécurisé, avec contrôle d'identité obligatoire).



La Untref est l'une des rares fac publique de Bs As. Du coup, la plupart des élèves travaillent toute la journée et viennent le soir pour prendre les cours (18h00-22h00. Mes camarades adorés ont entre 20 et 50 ans! Les mamies qui prennent des cours se sentent obligées de raconter leur vie... Envie de meurtre parfois!




Un cours dure officiellement 4 heures. Mais, il faut prendre en compte la demie heure de retard du prof, le quart d'heure de mise en route et de discussion, la demie heure de pause, et le quart d'heure de libération anticipée... Bref, 2 heures mas o menos intensives. MU-CHAS GRA-CIAS!
Il faut savoir que les Argentins adore parler! Pendant le cours, les élèves parlent (dans certains cours) plus que le prof, font tourner le maté et le paquet de gâteau. L'efficacité n'est pas leur plus grand atout. Alors au départ, c'est agaçant, et puis au final, quand le prof empiète sur le dernier quart d'heure, on se met à râler.

La Pampa! Yéééépa!

Triple galop dans les champs verdoyants... JOUISSIF!

Jusqu'à ce que l'étrillé se casse et que ma gentille petite monture me laisse tomber dans la seule marre de boue de toute la propriété! BIM!





Sinon, suite du séjour: traite des vaches, gauchos virils et asado!
Paysages verdoyants (nous étions seulement dans la première partie de la Pampa. Le reste est désertique), promenades en bicyclette... On se serait presque cru en Aveyron!




Il ne se passe tellement rien dans la Pampa, que la mort de Nestor Kirshner nous a échappé...

San Juan y el Tercer Congreso Argentino de la Cultura

Tous les deux ans, le ministère de la Culture organise une semaine de conférences et débats dans une ville de province afin que les habitants venus des 4 coins de l'Argentine se rencontrent et réduire ainsi les tensions existantes entre les Porteños (habitants de Bs As) et les provinciaux.
Les différences de mode de vie et de mentalité sont telles qu'il paraitrait qu'un Porteño ne peut pas aller à Cordoba, au risque de se faire tuer!
Bref, tout ça pour dire que le ministre de la culture et ses colaborateurs ont proposé cette année, à la suite du Bicentenario (25 de Mayo) le thème de l'identité (Aïe!!!).

Qu'est ce qu'être "Argentin"? Vaste question qui n'a pas tellement de sens mais qui permet de constater la diversité des habitants de ce pays et tous les problèmes d'intégration qui se posent (au delà de la question de l'immigration): Les gauchos, les indiens, les porteños et le reste de la province! Comment concilier tout ça et répartir de manière plus équitable les ressources du pays (90% concentrées dans la capitale).

Quelques exemples de thèmes débattus:
-"Intégration nationale et continentale à l'heure du bicentenaire"
-"Législation culturelle: lois générales et sectorielles. Avancées et perspectives"
-"Patrimoine et diversité"
-"Participation, transformation et droits culturels".

Lors de la clôture du Congrès, les représentants de chaque table ronde prennent la parole face au ministre de la Culture et propose plusieurs mesures à prendre...
Un bon exemple de démocratie participative!
Reste à savoir si tout cela sera appliqué...





Semaine plus que fatiguante... au programme chargé!
Lever 9 heures (les jours de grande motivation). Direction: Congrès! Puis repas argentin muy PESADO! (envie d'une sieste... mais retour congrès)
21h00: apéro, percussions et Murga (danse traditionnelle)
23h00: Dîner!
00h00- 3 ou 4h00 (ou plus): Fiesta!

et Re CONGRES!

Jeudi: journée touristique avec la visite de la Valle de la Luna (Immense parque national de terre rouge) et d'un petit village (4-5 maisons) construit autour d'un lieux de culte populaire: La Difunta Corea (Jeune fille morte dans le désert dont le bébé a survécu grâce à l'allaitement). Les gens viennent poser des objets et plaques de remerciements. Frissons garantis!




J-1

Dans moins de 24 heures, Juliette et moi quittons Buenos Aires pour 3 mois...

La mauvaise conscience me gagne... Mission avant de partir: résumer 3 mois de vie à Buenos Aires en quelques lignes!

Promis, en rentrant, je ferai plus d'attention à notre blog chéri pour que vous en sachiez un peu plus sur ce qui se passe à l'autre bout du monde...